5 conseils pour parler du coronavirus aux enfants sans les apeurer

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5 conseils pour parler du coronavirus aux enfants sans les apeurer 

5 conseils pour parler du coronavirus aux enfants sans les apeurer
Le coronavirus cause de nombreux décès à travers le monde et est déjà bien présent en France, avec de plus en plus de cas chaque jour. Comment évoquer l’épidémie avec son enfant et lui faire prendre conscience des risques et précautions à prendre sans toutefois l’effrayer ? Les conseils de la psychologue Muriel Derome. 
© 123RF / Katarzyna Białasiewicz

1. Parler du coronavirus à son enfant et le rassurer

« Si nous n’expliquons pas à l’enfant ce qui se passe, il se retrouve seule face à ses terreurs internesparfois bien plus terrifiantes que la réalité » constate la psychologue Muriel Derome, auteure de nombreux ouvrages dont Le courage des lucioles (Ed. Philippe Rey). Il est donc très important de mettre en mot ce qu’il voit et sent car nommer les émotions limite leur impact. « Tu as dû sentir que je suis inquiète ces temps-ci et entendre à la télé ou à l’école parler de ce phénomène bizarre : le coronavirus« . Ensuite, on le rassure, en lui précisant que les virus – et notamment la grippe – ont toujours existé. Ils peuvent rendre les gens malades, voire en faire mourir certains et si tout le monde a peur, c’est parce que celui-ci est tout nouveau. Or, on a toujours peur de ce qu’on ne connaît pas. Pour illustrer cette crainte et en faciliter sa compréhension, vous pouvez user d’un exemple prégnant de son quotidien. « Tu te souviens lors de ton premier jour d’école, tu ne connaissais personne, tu avais peur, et maintenant ça va mieux. C’est pareil avec ce virus. On s’en méfie, mais au final il suffit de prendre des précautions pour se protéger, ne pas prendre de risque », conseille la spécialiste.

2. Évoquer le sujet sans tomber dans la psychose

La première chose, selon la psychologue, est de ne pas laisser l’enfant devant les chaines d’information : « il vaut mieux limiter au maximum son exposition aux images liées à l’épidémie du coronavirus, qui sont souvent très anxiogènes et impactent beaucoup les enfants ». Ce qu’elle préconise : lui exposer la situation avec vos propres mots et de manière simple pour qu’il comprenne ce qu’est un virus et qu’il y en a toujours eu. Vous pouvez prendre exemple sur la grippe, un virus qu’il connaît et dont il n’a pas peur, alors qu’il tue plus que le coronavirus. Dernier élément important qui devrait le rassurer : « pour l’heure, ce virus ne semble pas toucher pas les enfants, il s’attaque davantage aux personnes âgées ayant une santé fragile » comme le rappelle Mme Derome. Aussi, pour éviter de le leur transmettre, le président de la République demande à tous ceux qui sont malades ou ayant été en contact avec eux, de rester à la maison !

S’il est plus grand ?

Selon l’âge de l’enfant, vous pouvez aussi parler des conséquences économiques dues à l’origine du virus et au fait que de nombreux Chinois sont actuellement confinés chez eux alors qu’ils fabriquent la plupart des biens que nous consommons. Enfin, rassurez-le : la médecine est toujours parvenue à trouver un vaccin pour traiter les virus, simplement quand un nouveau virus apparaît, on a du mal avec le fait de ne pas pouvoir immédiatement lui trouver un traitement et ne plus être dans le contrôle. Ça nous renvoie à la fragilité de la vie que nous avions tendance à oublier.

3. Que dire s’il nous parle de la mort ?

Rappelons que l’enfant a surtout une peur terrible de perdre son parent. « Fumer tue » inscrit sur les paquets de cigarettes suffit à vous demander si vous allez mourir en prenant votre briquet pour en allumer une. Leur crainte est donc d’autant plus inquiétante pour eux avec cette épidémie de coronavirus qui se propage à vitesse grand V ! Votre enfant a donc peut-être entendu que de nombreuses personnes étaient décédées ces jours-ci après avoir été contaminées par le Covid-19. Mais rassurez-le une fois de plus. Il a besoin de comprendre que s’il en entend beaucoup parler autour de lui, c’est surtout pour éviter d’attraper le virus et se protéger, mais que non, vous n’allez pas en mourir.

4. Le sensibiliser aux consignes sanitaires

Pour faire passer la pilule sur les consignes concernant les bisous et câlins, Muriel Derome propose de le faire sous forme de jeu. En commençant par lui dire que les règles du jeu ont changé« Avant je te disais d’aller embrasser tes grands-parents pour leur dire « bonjour » (d’ailleurs parfois tu n’en avais pas envie), maintenant celui qui gagne, c’est celui qui réussit à toucher le moins de monde pour empêcher le virus de se balader ». Prévenez-le aussi qu’en se lavant les mains régulièrement avec du savon ou du gel hydroalcooliqueil marquera encore plus de points face au coronavirus. Et pour qu’il comprenne bien l’enjeu, encore une fois, Muriel Derome suggère de puiser dans son vécu. « Tu te souviens quand ta sœur était malade et que je n’arrêtais pas de vous dire de ne pas vous faire de bisous et câlins pour éviter que les microbes circulent et qu’elle ne te transmette sa gastro ? Eh bien là c’est pareil ».  Enfin, pour s’assurer qu’il a bien intégré les consignes, demandez-lui de vous les répéter. Et relativisez : ce ne sont que des enfants, ils sont trop jeunes pour appliquer tout à la lettre !

5. Continuer de prendre son enfant dans les bras

L’angoisse fragilise physiquement et psychologiquement les enfants et leur besoin de câlins est l’un des plus importants chez les petits. Impossible donc, coronavirus ou pas, d’arrêter de prendre votre enfant dans vos bras. Sauf bien sûr, en cas de risque réel de contamination. Mais ce que pointe en revanche le coronavirus, c’est l’incertitude du lendemain et l’importance donc de savourer l’instant présent. « Profitons de cette prise de conscience de notre finitude pour revoir nos priorités et savourer encore davantage nos moments en famille » suggère la psychologue. Et, étant donné cette période de tension, autant le faire en se défoulant : jeux ayant trait aux émotions, danse, chant… Bref, tout est bon pour entretenir la joie !